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Peinture

Le Déjeuner

Deux femmes se reposent dans un intérieur paisible constitué d'objets quotidiens, réduits à leurs formes essentielles. Aucune anecdote ne vient interférer dans cette toile. La composition verticale stabilisée par le corps horizontal d'une des deux figures est exemplaire de la tentation classique de Fernand Léger dans ces années d'après-guerre. Suivant le précepte de Cézanne pour qui la nature doit être traitée « par le cylindre, la sphère et le cône », il recompose le réel par étapes, depuis le dessin jusqu'à la toile définitive (conservée au musée d'art moderne à New York) en passant par des études préparatoires dont celle-ci constitue un exemple caractéristique. Le contraste des formes et des couleurs, la recherche d'une synthèse formelle refusant l'expression naturaliste, la perte des détails qui assimile le corps humain à des objets incarne la recherche chez Léger d'une peinture post-cubiste. Celle-ci doit figer par des moyens plastiques la quintessence de la vie moderne tout en s'inscrivant dans l'Histoire de l'art par le recours à une scène de genre classique, digne des Odalisques d'Ingres qu'il admirait.