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Les débuts en Russie et la révélation de Paris

Les objets

Peinture
Marc Chagall, La Sainte Famille ou le Couple, 1909, huile sur toile de jute, 91 cm, 103 cm, Musée national d'art moderne - Centre de Création industrielle, Centre Georges Pompidou, en dépôt au musée national Marc Chagall. Photo © RMN-GP / Gérard Blot © ADAGP, Paris, 2020.
La Sainte Famille ou le Couple

1909

Ce tableau, un des plus anciens connus de Chagall, est caractéristique de ses débuts. Après une courte formation chez le peintre réaliste Pen, à Vitebsk, il s'installe à Saint-Petersbourg où il travaille dans plusieurs écoles sous l'influence de l'avant-garde russe. On connaît, dans la capitale, l'art de Van Gogh, à qui Chagall reprend le plancher remontant vers une ligne d'horizon située très haut dans le tableau. Personnages et décor sont caractéristiques du style agressivement primitiviste pratiqué alors par l'avant-garde : traits marqués, déformations anatomiques, bizarreries et détails prosaïques - les figures sont assises sur le plancher, la femme en chemise et l'homme en costume, elles sont séparées par une marmite de pommes de terre posée à même le sol, l'enfant dans le berceau au fond porte une barbe.

Cependant, certains éléments font pressentir ce qui fera le caractère particulier du travail de Chagall : les couleurs brunes sont relevées par des taches de couleurs aux harmonies raffinées comme le rose du corps du bébé et le vert des fruits (?) derrière la marmite. Le contexte de la scène, ambigu, religieux ou pas, et les détails bizarres annoncent aussi le pré-surréalisme des tableaux ultérieurs.

 

Légende : Marc Chagall, La Sainte Famille ou le Couple, 1909, huile sur toile de jute, 91 cm, 103 cm, Musée national d'art moderne - Centre de Création industrielle, Centre Georges Pompidou, en dépôt au musée national Marc Chagall. Photo © RMN-GP / Gérard Blot © ADAGP, Paris, 2020.

 

Peinture
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L'Atelier

1910-1911

Il s’agit de la pièce principale du premier appartement de Chagall à Paris, au cœur de Montparnasse. Bien que daté de 1910, le tableau ne peut avoir été peint avant 1911, date à laquelle, selon des sources sûres, Chagall arrive à Paris.

La profondeur est soulignée par les lignes de fuites (bas du sofa, bords des tapis) qui convergent vers le cadre rouge, vide, au centre du tableau, posé là comme un questionnement sur l’avenir : il souligne les attentes de Chagall sur son séjour à Paris .

Le traitement, par larges touches chargées de peintures, est proche de la technique de Van Gogh et l’influence fauve manifeste dans la violence des couleurs.

Le désordre sur le sofa est celui d’un jeune homme vivant seul et surtout intéressé par son travail.  Sur le mur, le tableau Ma fiancée au gant noir, peint en 1909, que l’artiste a  emporté avec lui pour garder l’image de Bella. En 1912, Chagall quitte cette adresse pour s’installer à La Ruche, ensemble d’ateliers où résident de très nombreux artistes d’Europe de l’Est.

 

Légende : Marc Chagall, L'Atelier, 1910-1911, huile sur toile, 60,4 cm, 73 cm, Musée national d'art moderne - Centre de Création industrielle, Centre Georges Pompidou, en dépôt au musée national Marc Chagall. Photo © RMN-GP / Gérard Blot © ADAGP, Paris, 2020.

 

Dessin
Marc Chagall, "Autoportrait", 1915, musée national Marc Chagall, Nice. Photo (c) RMN-GP / Gérard Blot (c) ADAGP, Paris, 2020.
Autoportrait

1915

Acquis par le musée national Marc Chagall en 2005

 

Légende : Marc Chagall, Autoportrait, 1915, musée national Marc Chagall, Nice. Photo © RMN-GP / Gérard Blot © ADAGP, Paris, 2020.
Peinture
Marc Chagall, L'Autoportrait en vert, 1914, Huile sur carton marouflé sur toile, 50,7 cm x 38 cm, Musée national d'art moderne - Centre de Création industrielle, Centre Georges Pompidou, en dépôt au musée national Marc Chagall. Photo © RMN-GP / Gérard Blot © ADAGP, Paris, 2020.
L'Autoportrait en vert

1914

Le tableau a sans doute été peint lors du retour en Russie de Chagall en 1914. Les autoportraits de Chagall sont pour la plupart des autoportraits au chevalet, l’atelier étant plus ou moins visible. Chagall reprend là un poncif de la peinture occidentale, l’artiste se représentant au travail et affirmant ainsi son statut dans la société. Le genre permet au peintre de s’interroger sur son art, dans une démarche autoréflexive, et de proposer des réponses au caractère allégorique marqué. Chagall s’inscrit volontairement dans cette longue tradition et représente sur la toile sa muse, Bella, alors sa fiancée, qu’il épouse en 1915. Le traitement juxtapose plusieurs influences liées à l’apprentissage parisien. Le visage du peintre est traité à la manière fauve, avec une moitié dans la lumière et l’autre dans une ombre verte. La composition rejette tous les éléments à la périphérie du tableau . Ce mouvement centrifuge dégage un vide au centre du tableau, peu conforme, lui, à la tradition et ce décalage souligne la modernité du regard de Chagall sur un thème classique.

 

Légende : Marc Chagall, L'Autoportrait en vert, 1914, Huile sur carton marouflé sur toile, 50,7 cm x 38 cm, Musée national d'art moderne - Centre de Création industrielle, Centre Georges Pompidou, en dépôt au musée national Marc Chagall. Photo © RMN-GP / Gérard Blot © ADAGP, Paris, 2020.