Bâtiment et jardin
Le bâtiment
Choisi pour la construction du musée, l’architecte André Hermant (1908-1978) est un ancien collaborateur d’Auguste Perret et de Le Corbusier, membre de l'UAM (Union des Artistes Modernes). Il s’impose comme le défenseur d’une conception de l’architecture où la fonction détermine la forme. La finalité sociale reste également au cœur de sa démarche.
Directeur de la revue "Art et Architecture en France", André Hermant s’est intéressé à la muséographie dès les années 1960. Il devient alors un interlocuteur privilégié de l'administration des musées de France: il transforme le Petit Palais d'Avignon en musée (1961-1965) ; participe à la rénovation du musée des Antiquités nationales à Saint-Germain-en-Laye (1961-1969) ; aménage le parcours muséographique du parvis et de la crypte de Notre-Dame-de-Paris (1970-1974).
Pour le futur musée niçois, l’idée d’une "maison", d’un lieu de spiritualité, voulue par Marc Chagall, exigeait un climat de sérénité sans que s’impose la présence d’un bâtiment. Au refus de pesanteur qui est partout présent dans l’œuvre de l’artiste, l’architecture d’Hermant répond par la sobriété des murs et la rigueur des formes qui permettent de souligner et de mettre en valeur l’art de Chagall. L'architecte a parfaitement répondu à une exigence tout à fait particulière dans le monde des musées : créer un lieu nouveau adapté à des œuvres préexistantes à présenter en permanence. La grande salle, où sont accrochés les 12 tableaux illustrant la Genèse et l'Exode, se développe donc dans un plan articulé sur trois losanges qui s'interpénètrent, offrant ainsi 12 murs pour chacun des tableaux.
En 2006-2007, une importante campagne de travaux permet de moderniser les parties techniques du musée sans en changer l'aspect : un bâtiment d'accueil (la rotonde) est créé dans le jardin pour répondre à l'augmentation importante des flux de visiteurs (30 000 l'année de l'ouverture, plus de 178 000 visiteurs en 2019).
Le jardin
Au commencement, Dieu créa le jardin d’Eden.... Il était donc tout naturel qu’un jardin accueille le visiteur avant son entrée au musée. La flore méditerranéenne y a évidemment une place prépondérante : oliviers, cyprès, pins et chênes verts.
Henri Fisch, créateur de ce jardin, a choisi avec l’accord de Marc Chagall, des tons froids et des fleurs blanches et bleues. Les agapanthes fleurissent ainsi tous les ans pour le 7 juillet, anniversaire de Chagall. Contre le bâtiment, un bassin reflète la mosaïque créée par l'artiste.