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De 1941 à 1947

La guerre et l'exil aux Etats-Unis

La guerre et l'exil aux Etats-Unis

Les objets

Peinture
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Résistance

1937-1948

A l’origine, les trois tableaux intitulés Résistance, Résurrection, Libération constituaient une seule grande composition baptisée Révolution, exécutée par Chagall en 1937, à l'occasion  du vingtième anniversaire de la Révolution d’Octobre en Russie. En 1943, alors que l’artiste est exilé aux Etats-Unis, il découpe et retravaille cette œuvre pour en faire trois tableaux. Au moment où Chagall effectue cette transformation, il est profondément marqué par la guerre et le sort des Juifs restés en Europe. Son angoisse se manifeste dans son travail : une tonalité tragique se retrouve dans les couleurs, les thèmes et les compositions de ces œuvres. Le fond rouge sang des deux premières toiles, Résistance et Résurrection, partie droite du tableau original, qui évoquait les batailles de la Révolution, traduit désormais les violences de la guerre. Ici, des maisons en flamme, une pendule, symbole du foyer natal, jetée à la rue, une femme fuyant avec son enfant, entourent Le Christ crucifié, symbole des souffrances de l’homme. Chagall s'est également représenté en peintre, dans chacune de ces toiles, portant témoignage des souffrances des Juifs. Dans Résistance, il gît à terre, en bas du tableau, comme assommé par sa vision apocalyptique.

 

Légende : Marc Chagall, Résistance, 1937-1948, huile sur toile, 168 cm x 103 cm, Musée national d'art moderne - Centre de Création industrielle, Centre Georges Pompidou, en dépôt au musée national Marc Chagall. Photo © RMN-GP / Gérard Blot © ADAGP, Paris, 2020.
Peinture
Marc Chagall, Résurrection, 1937-1948, huile sur toile, 168,3 cm x 107,7 cm, Musée national d'art moderne - Centre de Création industrielle, Centre Georges Pompidou, en dépôt au musée national Marc Chagall. Photo © RMN-GP / Gérard Blot © ADAGP, Paris, 2020.
Résurrection

1937-1948

Le tableau Résurrection garde du tableau original le souvenir de l'amère déception suivant la Révolution russe : tandis qu’en haut, un personnage brandit une torche au-dessus de la foule pour célébrer l'avènement de la liberté, en bas, sur un fond blafard de neige, un Juif s'accrochait déjà à la Thora. Dans le tableau transformé, la figure du Christ en croix prend la place qui était celle de Lénine mais elle s'étire sur toute la hauteur du tableau. La tragique histoire du peuple juif continue et le seul espoir semble résider dans l'amour divin.  Chagall s'est représenté, sa palette à la main, renversé le long des jambes du Christ, ce qui traduit son bouleversement.

 

Légende : Marc Chagall, Résurrection, 1937-1948, huile sur toile, 168,3 cm x 107,7 cm, Musée national d'art moderne - Centre de Création industrielle, Centre Georges Pompidou, en dépôt au musée national Marc Chagall. Photo © RMN-GP / Gérard Blot © ADAGP, Paris, 2020.
Peinture
Media Name: Libération
Libération

1937-1952

Dans le dernier tableau, intitulé Libération, l'artiste évoque la douceur de la vie à Vitebsk, sa ville natale et les joies du mariage à travers la représentation de la maison familiale, un couple sur son toit, un jongleur et des musiciens dont la présence rythmait les fêtes traditionnelles juives, tout ce qui faisait l'attrait d'une civilisation yiddish dont on sait, quand Chagall finit son tableau, qu'elle a disparu avec la Guerre, et que l'artiste veut faire revivre dans son œuvre. Toutes les figures semblent tournoyer autour d'un cercle rayonnant dont le centre rouge palpite comme un cœur et le peintre, qui s'est représenté au chevalet, retrouve sa place de créateur.

 

Légende : Marc Chagall, Libération, 1937-1952, huile sur toile, 168 cm x 88 cm, Musée national d'art moderne - Centre de Création industrielle, Centre Georges Pompidou, en dépôt au musée national Marc Chagall. Photo © RMN-GP / Gérard Blot © ADAGP, Paris, 2020.