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Marc Chagall, Moïse et le buisson ardent, 1960-1966, huile sur toile, 195 cm x 312 cm, donation Marc et Valentina Chagall, 1966, musée national Marc Chagall, Nice. Photo © RMN-GP / Gérard Blot © ADAGP, Paris, 2020.

Dans une composition en frise, trois figures légèrement obliques scandent les deux épisodes fondateurs de l’histoire de Moïse. Le sens de lecture est celui de l’hébreu : Moïse, à droite, tombe à genoux devant le buisson qui brûle et ne se consume pas. La mission divine, sortir les Hébreux d’Egypte, lui est annoncée par un ange flottant au milieu d’un cercle coloré, évocateur à la fois des mandorles qui soulignent la présence divine au fronton des églises romanes, mâtiné de souvenirs de l'orphisme de Delaunay.

A gauche, la scène de la traversée de la mer Rouge présente Moïse suivi du peuple juif en rang serré dans son manteau. Ici encore, des résurgences médiévales de Vierges de miséricorde abritant un peuple de croyants dans leur manteau montre l'intérêt de Chagall pour les représentations religieuses anciennes.  La vague qui se referme derrière lui, également évocation de la nuée divine, protège leur avance contre l’armée de Pharaon dont la colère est soulignée de rouge et de mouvements frénétiques. Chagall a représenté cette scène à de nombreuses reprises, ici dans sa forme la plus resserrée, véritable illustration de la métaphore en peinture dont André Breton attribuait l'invention à l'artiste.

 

Légende : Marc Chagall, Moïse et le buisson ardent, 1960-1966, huile sur toile, 195 cm x 312 cm, donation Marc et Valentina Chagall, 1966, musée national Marc Chagall, Nice. Photo © RMN-GP / Gérard Blot © ADAGP, Paris, 2021.