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Marc Chagall, Les Arlequins, 1922-1944, huile sur toile, 56,5 cm, 86,8 cm, Musée national d'art moderne - Centre de Création industrielle, Centre Georges Pompidou, en dépôt au musée national Marc Chagall. Photo © RMN-GP / Gérard Blot © ADAGP, Paris, 2020.

En 1922, alors que Chagall travaille dans une colonie d’enfants juifs orphelins, il refait de mémoire et en proportions réduites le grand panneau du décor du Théâtre juif d'Etat. Il emporte avec lui ce tableau lors de son départ de Russie, à la fin de la même année, et le conserve ensuite dans son atelier jusqu'à son exil aux Etats-Unis en 1941.

C'est là qu'après le décès de Bella, il coupe le tableau pour en faire deux œuvres distinctes.

Le Cirque en est le tiers supérieur droit et on retrouve les trois acrobates et la vache sur le dos du décor du Théâtre juif. Mais les deux autres personnages, en costume à l'origine, ont été transformés en clowns et la présence d'isbas et d'un soleil brillant projette la scène à l'extérieur.

Les Arlequins, reprise de la partie gauche du tableau initial, devient un hommage rendu à Bella, l'épouse bien-aimée. Elle occupe le centre de la scène, dansant au milieu des souvenirs de jeunesse. La scansion en zones de couleurs obliques qui caractérisait le décor a disparu au profit d'un paysage de neige surmonté de maisons évoquant Vitebsk dans lequel sont incrustées de paisibles scènes d'intérieur. Le rôle qu'y jouent les lampes à pétrole rappelle qu'à la veille de sa mort, Bella venait d'achever le récit de ses années de jeunesse à Vitebsk sous le titre Lumières allumées.

 

Légende : Marc Chagall, Les Arlequins, 1922-1944, huile sur toile, 56,5 cm, 86,8 cm, Musée national d'art moderne - Centre de Création industrielle, Centre Georges Pompidou, en dépôt au musée national Marc Chagall. Photo © RMN-GP / Gérard Blot © ADAGP, Paris, 2020.