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Le Prophète Elie

Après la Seconde Guerre mondiale, par un goût nouveau  et parce que d'importantes  commandes publiques lui arrivent, Chagall se tourne vers des œuvres monumentales. Il vient de terminer la grande mosaïque de la faculté de droit de Nice, Le message d’Ulysse (11m de long)  quand il entreprend d’enrichir le musée d'une nouvelle mosaïque, consacrée au prophète Elie, enlevé au ciel sous les yeux de son disciple Elisée.

La composition met l’accent sur les formes rondes, des plus petites, les roues du char d’Elie, à celle de l’orbe qui entoure le personnage central, jusqu'à la forme ovale du zodiaque périphérique.

Le choix du sujet, adapté à la dimension première, biblique, du musée, fait preuve du syncrétisme de Chagall. Il a, en effet, visité lors de ses voyages en Israël, les ruines des synagogues des premiers siècles de notre ère. Celles-ci ont été décorées, dans ces époques particulièrement attirées par les images, de pavements ornés de motifs empruntés à l’iconographie romaine, comme le zodiaque entourant le char du soleil. Celui-ci est ici remplacé par le char d'Elie.
Sur le zodiaque, au milieu à droite, Chagall s’amuse, pour illustrer le thème des Gémeaux, à représenter ses deux petites-filles, des jumelles.

La mosaïque, réalisée alors que Chagall est âgé de plus de 80 ans, est exécutée par le mosaïste Lino Melano sous la surveillance vigilante de l’artiste. Les tesselles, les petits cubes qui composent la mosaïque, mêlent les pierres aux coloris subtils pour le fond et la pâte de verre pour les motifs colorés.

 

Légende : Marc Chagall, Le prophète Elie, 1971, mosaïque, 715 cm x 570 cm, musée national Marc Chagall, Nice. Photo © RMN-GP / Gérard Blot © ADAGP, Paris, 2020.