Mardi 15 octobre 2019, à 19h
"Le tournant moralisateur de l'art", par Carole Talon-Hugon
Depuis quelques années, un nombre croissant d’artistes réalisent des œuvres dédiées à des questions sociétales : celle du genre, de la cause féministe et LGTB, du sort des migrants, de la montée des populismes en Europe ou de l’urgence écologique. Après des décennies d’art formaliste, auto-réflexif ou transgressif, ce nouvel art sociétal militant plonge l’art dans une atmosphère nouvelle de moralisation. Or l’art peut-il s’assigner des buts éthiques ?
Cette question, il y a peu jugée déplacée, retrouve une brûlante actualité. Pour en traiter, je procèderai à un état des lieux de ce nouvel agenda sociétal de l’art contemporain, ferai ressortir la particularité de la situation actuelle par une mise en perspective historique, et m’interrogerai sur l’effectivité des pouvoirs que cet art revendique. La question étant finalement de savoir ce que l’art et l’éthique ont à gagner et à perdre dans ce tournant moralisateur de l’art contemporain.
Carole Talon-Hugon est Professeur de philosophie à l’Université Paris-Est Créteil et membre de l'IUF. Elle préside la Société Française d’Esthétique et est directrice de publication de la Nouvelle Revue d’Esthétique. Dans le domaine de l’esthétique et de la philosophie de l'art, elle a publié L’Esthétique (Puf, 5ème éd. 2018), Goût et dégoût. L’art peut-il tout montrer ? (J. Chambon, 2003), Morales de l’art, Puf, 2009, Le Conflit des héritages, (Actes Sud, réed. 2017), L'Art victime de l'esthétique (Paris, Hermann, 2014), une Histoire philosophique des arts en 5 volumes (Paris, Puf, 2014-2018), et L’Art sous contrôle (Paris, Puf, 2018).
Auditorium du musée. Entrée libre, dans la limite des places disponibles.
