Confusion des genres : les natures mortes de Gustave Courbet (1871-1873)
mardi 6 décembre 2022, à 19h
Musée national Marc Chagall
Dominique de Font-Réaulx Confusion des genres, les natures mortes de Gustave Courbet, 1871-1873
A l’occasion de la grande exposition organisée au Louvre, Les Choses, une histoire de la nature morte, Dominique de Font-Réaulx revient sur les natures mortes peintes par Gustave Courbet, entre 1871 et 1873, pendant sa captivité après la Commune et pendant les années qui ont suivi, avant son exil en Suisse. L’artiste n’avait conçu que peu de natures mortes avant son emprisonnement. Ce fut l’absolue nécessité de continuer à créer qui le poussa à représenter les fruits qui lui étaient apportés dans sa cellule, pommes et poires, flétries, tavelées, pourrissantes. Pourtant, il poursuivit dans cette voie, une fois libéré. Loin de se conformer au réel, loin d’adopter la distance qui est souvent celle qui prévaut dans l’accomplissement de ce genre, Courbet conféra à ses tableaux une dimension personnelle, humaine, voire intime.
Le passage du temps, symbolique de la nature morte, lui paraissait comme une sorte de compte à rebours, lui dont l’existence était désormais suspendue à la mise en exécution du jugement rendu, le désignant comme responsable du démantèlement de la Colonne Vendôme à Paris. Natures mortes, ces tableaux sont aussi des autoportraits où affleure sa sensibilité humaine, et des peintures d’histoire, d’une histoire dont l’artiste, injustement condamné, se sentait prisonnier.
Dominique de Font-Réaulx est conservateur général au musée du Louvre, directrice de la médiation et de la programmation culturelle. Elle est, depuis 2018, rédactrice en chef de la revue Histoire de l’art. Elle préside le Point du Jour, centre d’art d’intérêt national, à Cherbourg. Elle a été commissaire de nombreuses expositions, notamment Le Daguerréotype français, un objet photographique (2003, musée d’Orsay), Gustave Courbet, 1819-1877 (2007/2008, Galeries nationales du Grand Palais) ; Jean-Léon Gérôme (2010, musée d’Orsay) ; Une Brève histoire de l’avenir (2015, Louvre) ; Amour (2018, Louvre Lens). Elle a publié notamment Peinture et photographie, les enjeux d’une rencontre (éd. Flammarion, 2012, réédité en 2020) et Delacroix, la liberté d’être soi (éd. Cohen&Cohen), qui a reçu le Prix Montherlant de l’Académie des Beaux-arts. Elle enseigne à l’Institut de Sciences politiques de Paris, en Master 2 Affaires publiques, où elle est conseillère scientifique de la filière Culture.
Ce cycle de conférences est une coproduction d'UCArts - Direction de la Culture d’Université Côte d’Azur et desmusées nationaux du XXe siècle des Alpes-Maritimes. Les six conférences sont organisées en partenariat avec l’Association des Amis du musée national Marc Chagall.
Le programme est élaboré par le musée en collaboration avec Josiane Rieu, professeur de Littérature française du XVIe siècle au sein de l’Université Côte d’Azur et membre du CTEL, Centre Transdisciplinaires d’Epistémologie de la Littérature et des Arts Vivants.
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