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La collection du musée national Fernand Léger

Les années 30 : Classicisme et biomorphisme
Peinture

La Baigneuse

La Baigneuse voit le jour au moment où Fernand Léger se réconcilie avec le sujet dans le tableau. Il fait alors ses rencontrer personnages et objets dans ses œuvres. Une baigneuse, motif fréquent dans la peinture classique, et un tronc d’arbre se partagent l’espace de manière égale. Un étrange dialogue s’installe : à gauche la baigneuse est accroupie, son bras droit esquisse un mouvement sinueux tandis qu’à droite, le tronc pourvu de branches qui rappellent des embryons de membres, semble évoquer un torse. « Si vous aimez le dessin, les objets, en décembre qu’il faut regarder la campagne. Elle est totalement déstabilisée. Elle pose nue comme un modèle. »

En établissant un parallèle de formes entre la femme et le tronc, Léger affirme une nouvelle fois que le corps humain n’a pas plus d’importance qu’un objet. Seule la valeur plastique du sujet importe. Par exemple, l’arbre, qui semble particulièrement intéressant en raison du dynamisme de sa croissance et de sa richesse formelle. Afin d’étudier la nature de plus près, l’artiste a l’habitude d’isoler les éléments naturels jusqu’à révéler une nouvelle réalité. Ainsi, n’est-il plus question de peindre l’arbre tel qu’on peut le voir dans la nature mais de restituer, par des choix plastiques, son essence.

Donation Nadia Léger et Georges Bauquier, 1969. Musée national Fernand Léger Inv. MNFL  97033

 
Fernand Léger, La Baigneuse, 1932, huile sur toile, 65,5 x 58,5 cm, donation de Nadia Léger et Georges Bauquier, musée national Fernand Léger. Photo: RMN-GP / Gérard Blot © ADAGP, Paris, 2021.