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La collection du musée national Fernand Léger

Les années 30 : Classicisme et biomorphisme
Peinture

Adam et Eve

Pour réaliser Adam et Ève, œuvre monumentale conservée au Kunstsammlung Nordrhein-Westaflen à Düsseldorf, Fernand Léger peint cette étude qui met en place le sujet. En 1932, il adhère à l’association des écrivains et artistes révolutionnaires (A.E.A.R.) créée pour défendre la culture et la liberté artistique. Au nom du Beau et du Peuple, il s’oppose à l’art propagande. L’artiste rejette l’idée de devoir imaginer une peinture populaire de qualité inférieure sous prétexte d’être accessible aux ouvriers. Invoquant le rôle social du peintre, il refuse la peinture narrative ou celle d’histoire et propose un réalisme plastique compréhensible par tous. Léger est convaincu que l’organisation des loisirs va permettre de réconcilier l’art et le peuple : « Vos loisirs vous permettront de vous développer, de sentir, d’aimer le nouvel art qui vous échappe encore. » Ainsi, il intègre à son œuvre des personnages familiers empruntés aux loisirs des classes populaires tels que le cinéma, le music-hall ou le cirque.

Les figures d’Adam et d’Ève paraissent donc bien éloignées de leur signification biblique. Elles évoquent davantage les athlètes et les gens du cirque qui savent jouer avec les objets, utiliser la grâce de leur corps et les effets de lumières. Léger a peint Adam d’un maillot rayé, à la mode des années 1930. Dans la version de Düsseldorf, il pousse encore plus loin la référence au monde moderne en dotant Adam d’un tatouage. Quant à Ève, elle pose avec un geste gracieux et sophistiqué. Elle rappelle les grands nus classiques dont le célèbre Bain turc d’Ingres peint en 1862. 

Donation Nadia Léger et Georges Bauquier, 1969. Musée national Fernand Léger Inv. MNFL  96008

 

Fernand Léger, Adam et Eve, 1934, huile sur toile, 130,7 x 97,5 cm, donation de Nadia Léger et Georges Bauquier, musée national Fernand Léger. Photo : RMN-GP / Gérard Blot © ADAGP, Paris, 2021.